mardi 1 avril 2014

Quel avenir pour le Parti Socialiste après les municipales de 2014?



Historiquement, le Parti Socialiste est un parti populaire: il tient sa légitimité, et sa force, de ses nombreux militants, issus du peuple au sens juridique du terme. Il est donc qualifié pour participer à la mise en œuvre de la souveraineté de ce peuple selon le principe le plus élémentaire de la démocratie.

Avec le temps, et grâce à ses succès, le parti s’est peu à peu transformé: il ressemble plus désormais à une sorte de parti « radical -socialiste », dominé par ses grands élus, très implantés localement, et qui dominent, sinon la pensée, mais au moins l’action du parti.
Si la société française peine à se décentraliser vraiment, la pratique politique, elle, s’est complètement localisée. Ces grands « Barons » (la comparaison n’est pas désobligeante) influencent la vie du parti au prorata de leur puissance! Ils ont bien sur le sens de l’intérêt général, et du parti, sauf s’il s’oppose à leurs intérêts locaux. A trop vouloir consolider son château-fort, on risque d’oublier l’essentiel: le peuple, et les militants! Pour ne citer qu’un seul exemple: en plein débat sur le non cumul des mandats, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu cet argument « définitif » dans la rhétorique des partisans du non changement : « tout ça c’est une simple histoire de militants ». Certains précisaient, « de militants abusés ». Par qui?

Lors des dernières élections municipales plusieurs de ces barons socialistes ont été, hélas, expulsés de leur château-fort. D’autres ont eu très peur. Le parti doit y réfléchir et en tirer les conséquences.
D’abord, se rendre compte qu’en démocratie, il n’existe aucun château-fort imprenable, et c’est tant mieux!
Ensuite que faire? Concentrer encore plus les pouvoirs chez ceux qui ont réussi à maintenir leur position ? Ou revoir complètement l’organisation démocratique du parti, en inversant réellement les procédures de décisions; du peuple militant vers leurs représentants, quelle que soient leurs compétences, leur expertise, leur charisme ou leur habilité.
Michel Dinet, dont la tragique disparition a profondément assombri cette triste semaine, avait la réponse. Il plaidait avec une force infatigable pour le retour à la souveraineté active du peuple!

Puisse le parti, et nos gouvernants, lui rester fidèles!